Ca passe, ça repasse et ça casse ?

Comme convenu avec le Père S., je me retrouve à 8h30 à Paris-Congo pour la réunion de chantier. Le terrain appartient au Diocèse, le bureau d'étude est tchadien, l'entrepreneur je le connais car on travaille aussi avec lui et moi, je vais suivre les réunions comme observatrice et faire mon rapport en cas d'incidents au Père S.. Le bâtiment qui se construit est un RDC et R+1. Par étage, il y a 4 salles de formation et un magasin. Simple comme construction, mais assez grand. Pour ma première, on a plus fait connaissance. C'est marrant de voir un tchadien à la même place que moi ! C'est lui qui rédige le PV de la réunion et pas moi haha ! Ca me change un peu...

Ce que j'ai appris :
Ici, pour obtenir un permis de construire, on fait comme chez nous. On prépare tout un dossier avec les plans, le plan cadastral, le descriptif, .... Et puis on l'introduit pour faire la demande. Jusqu'ici, comme chez nous. Si après 40 jours, on n'a pas eu de réaction, on peut considérer qu'on a le feu vert et commencer à construire ! Et dire que chez nous, des fois, on doit attendre 6 mois avant d'avoir une réponse (qui n'est pas forcément favorable...).
J'ai aussi un peu questionné les hommes (by the way, j'étais la seule femme sur chantier). Est-ce qu'au Tchad, il y a aussi des femmes qui travaillent sur chantier ? La réponse : OUI ! Il y a de plus en plus de femmes qui étudient pour devenir ingénieur civil (si elles arrivent jusque ce niveau en tout cas). L'autre cas, c'est quand un entrepreneur fait construire un grand bâtiment, il lui arrive d'engager toute sa famille, femmes et enfants. Ca doit être assez drôle de voir ça en vrai... Les hommes me disaient que souvent, les femmes tenaient plus longtemps que les hommes pour les tâches lourdes (comme quand on coule une dalle : ici y a pas de bétonneuse pour mixer le béton ni de grue et il faut faire vite sinon ça sèche ou se mélange mal  !!). S'il y a bien une chose que je n'ai pas envie de vivre ici, c'est recevoir une baigne d'une femme tchadienne ! Quand tu vois tout ce qu'elles font depuis leur plus jeune âge... c'est musclé !
Les femmes masaï construisent la maison pour leur mari aussi...
AAAAAAh que feraient les hommes sans nous, hein ? Je me le demande ? jeje.

Après toutes ces infos, j'ai débarqué au bureau. Full monde. Doit y avoir de l'argent (dont je n'ai pas vu un copeck). De 10h à 12h, j'ai eu droit à un défilé dans mon bureau. J'ai du entendre 20 fois la même question qui me saoule « alors, ma sœur, comment va la chaleur ? ». Bien, il fait chaud et on fait comme tout le monde, on supporte sans râler ! J'ai même fini par fermer ma porte. Niet te veel op mijn zenuwen werken aub. Je n'ai pas été des plus productives. Juste rédigé mes « notes » de chaque projet ou urgences des dernières semaines. Noté qui a dit quoi et quand, qu'est-ce qu'il faut faire, etc. Ce sera plus facile pour se souvenir du tout d'ici qqs semaines quand on aura le feu vert pour les travaux.

Après le repas de midi, j'ai retrouvé le Père St., le polonais. Pendant une heure, je lui ai « donné » cours de français. Il lisait et moi, je corrigeais sa prononciation. 15h, qu'est-ce que je fais ? Je vais bosser ou je vais sur internet au cyber? INTERNET ! Deux heures pour mettre une photo sur mon blog... génial... la connexion n'était pas tjs top, mais j'ai enfin pu lire tous vos mails et répondre à certains. Ca m'a tellement reboosté qu'en arrivant à la maison, je suis allée chez les voisins me faire faire des tresses ! Aucun lien, mais j'ai 4 jolies tresses sur le crâne. J'ai l'air d'avoir 5 ans de moins. Ils ne me croient pas quand je leur dis mon âge haha.