On fait les comptes et on s'organise.

Pendant toute la matinée, j'ai fait les comptes avec Wit (mon chaton blanc) sur mes genoux,. J'ai vérifié chaque compte pour chaque chantier. Qui avait déjà payé quoi, comment et par qui ? Qui devait encore quoi à qui ? Qui devait encore payer les honoraires du BED ? Etc., etc.. J'ai finalement baissé les bras concernant un chantier, j'accepte d'être payée par virement sur le compte du bureau. Tant pis pour le cash, on se débrouillera autrement en temps de chameau maigre...

Tout le reste de la journée, je me suis baladée avec un sentiment de découragement. Je suis découragée par ce que j'ai déjà pu voir de ce pays. Je ne comprends pas comment ils arrivent à vivre comme ça. A accepter ces conditions. Cette manière de vivre ou de survivre. Sans rien attendre du lendemain à part être en vie. Passer une bonne partie de la journée à attendre je ne sais quoi. Le savent-ils eux-même ? Attendre que ça passe, attendre que ça se passe. D'attendre que quelqu'un d'autre fasse le boulot à leur place. Je les admire par moments quand-même... Comment ils arrivent à vivre dans un pays rempli de tant de contradictions ? Où joie et peine se côtoient au quotidien ? Où saleté et propreté vont de paire ? Ou la liberté est tellement supplantée par les interdictions ? Où la vie et la mort sont le lot de tous ?

J'arrête là, je ne trouve pas les mots exactes pour décrire ce que je vois ou ce que je ressens. Pour décrire la réalité...