Des déménagements aux antipodes.

Ca s'appelle une journée bien remplie, bien enrichissante et bien divertissante. Elle a commencé par être coincée dans un des défilés du 1e mai (vive les fonctionnaires dans la rue). Arrivée à destination à 8h, je prends le petit dèj avec J., une ancienne volontaire DCC de N'Djam. On est dans l'ancienne concession de F., mon prédécesseur. Il faut vider les lieux. A deux (les filles), on embarque dans ma benne le restant des affaires de F.. On va direction Sabangali pour déposer une partie chez les sœurs SFX, là où j'ai vécu les 2 derniers mois. On embarque toutes mes affaires pour les déposer au CAK. Puis, on va vers la Procure le plus loin possible que la mannif ne nous le permet. Je termine le dernier bout à pied. Je récupère les clés de cadenas au bureau et on repart à 2 direction la Paroisse de Chagoua. Dans le hangar avec cadenas que le BED (mon bureau) loue, on y dépose le restant des affaires de F.. Après ça, on va direction Atron II, à l'autre bout de la ville, chez J. à la concession. Sur la route, on achète de quoi manger.

Un gamin de 8 ans dans la concession a profité des Nasarahs que nous sommes pour lire son livre d'enfant avec moi. A chaque fin de page, on faisait une pause pour que je lui explique les mots qu'il ne comprenait pas. « Gazon et herbe, ça veut dire quoi ? ». Oui, bon, en effet, ce n'est pas ici qu'il va savoir ce que c'est, tout n'est que sable à N'Djaména avec qqs arbres. Vers 15h, on se retrouve à 9 dans la concession à manger la boule, des pâtes et des manges et puis à rire et prendre des photos. On ne doit pas faire trop de bruit car juste à côté dans la concession, il y a une cérémonie de dote (négociation du prix pour se marier avec la fille)... c'est du sérieux, on ne rigole pas ! On aura passé l'aprèm à la Tchadienne en tous cas !

Vers 18h, je les quitte pour aller emménager officiellement au CAK. Mes affaires étant dans le bureau de la sœur car ma chambre n'était pas encore prête au matin. J'ai repris ma petite chambre N°10. Je connais les lieux, commence à avoir une expérience du paquetage et du dépaquetage, ça va assez vite. J'hésite entre une impression de « retour à la case départ » et « ça fait du bien d'être chez soi »...

Au revoir les discussions du soir avec les gardiens. Au revoir les femmes qui passent et repassent devant la maison avec leurs baluchons de linge ou des légumes sur la tête. Au revoir les femmes et les enfants qui vont chercher l'eau au puits. Au revoir les jeunes qui jouent au foot tous les soirs. Au revoir les voisins et le chien Barak.

Avec les deux autres volontaires DCC de passage et le Camerounais, on va boire une sucrerie sur l'Avenue Bokassa qui est juste à côté. Et pour bien terminer la soirée, je vais à la soirée d'expats au rond-point Kasser, juste à côté de la Procure. J'y ai repris ma place habituelle, au bar. Et non, je fais le désespoir des barmen, à part du sprite, coca ou jus d'orange, pas grand chose d'autre transite par mon gosier ! En plus, pour rentrer, je passe devant la Présidence...

Miracle, après 2 semaines d'absence, l'électricité fait son apparition !!! J'avais peur d'étouffer dans ma chambre. Avec le ventilo, ça ira mieux :o) . Les dernières semaines, je dormais dehors par manque d'air et de fraîcheur. Au CAK, impossible de dormir avec la porte ouverte (j'ai trop peur des vols) et encore moins de dormir dehors. Ca reste quand-même un « hôtel » ou lieu de passage. Je me vois mal planter ma moustiquaire sous la coursive, bien que, ça serait marrant...