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Des fourmis au Tchad
8 juillet 2011

Voir ce qui tombe du ciel, c’est fascinant !

L’année dernière, en saison des pluies, on me demandait souvent « Alors, c’est comment la pluie ? ». Bien, c’est simple, venez en Belgique et vous allez voir ce que c’est la pluie !

En sachant que j’allais dans un pays sahélien, on m’avait prévenue qu’il y allait avoir une « saison des pluies ». Moi, je m’attendais à un mois ou deux de pluie continue, avec quelques accalmies, des grosses trombes qui te tombes dessus. A part ce dernier point, rien n’est correct de l’image que j’en avais. Enfin, pas pour N’Djaména en tous cas.

Cette année, le début de la saison des pluies est incomparable à celle de l’année dernière, tout comme l’a été la saison chaude. Cette année, nous avons déjà eu droit à une grosse pluie fin mars, en pleine saison chaude. Et depuis le début du mois de juin, il pleut sur la capitale. C’était à chaque fois une pluie ciblée sur un quartier ou deux de la ville à raison d’une fois par semaine.

Puis, j’ai eu la visite de mon frère et de ma sœur à la mi juin. Il faut croire que l’on peut réellement emporter la pluie dans ses bagages car durant leur séjour, il a plu un jour sur deux ! Et depuis leur retour en Belgique à la fin du mois, ce n’est plus qu’une pluie par semaine qui tombe !

 

La pluie… On y attache plus la même importance après avoir passé deux saisons chaudes ici. On la voit et on la perçoit différemment, on l’attend avec impatience !

Aujourd’hui, je me suis assise dehors sous le boukarou pour l’observer tomber et venir s’écraser sur le sol. Les bourrasques de vent te fouettent le visage avec un air frais (enfin) tandis que tes pieds sentent la chaleur qui se dégage du sol au contact de l’eau froide. Tout autour de toi, tu vois des éclairs ou la lumière qui en émane et qui est reflétée dans ses nuages souvent très sombres et noirs, voir même violet (mauve pour les Belges !). Puis un coup de tonnerre, suivi d’un autre. Tantôt l’orage s’éloigne, tantôt il s’approche et des fois, tu te retrouves en plein dedans et c’est flippant ! Tu te sens tout petit et impuissant face à la nature et toute sa force !

 

Les minutes, et je dis bien minutes, qui précèdent une pluie, tu vois d’un côté un ciel bleu radieux et de l’autre au loin, le gros nuage orange rempli de poussière suivi d’un noir rempli d’eau et d’électricité qui s’avance très rapidement. Au fur et à mesure que le vent se lève, que la poussière et les déchets au sol s’envolent comme dans un western, les gens s’agitent, prennent peur et surtout déguerpissent la rue pour se mettre à l’abri. Combien de temps la tempête va durer, nul ne le sait. En 10 minutes tu peux avoir 15cm d’eau dans ta cour, ce pendant toute la durée de la pluie et puis 30 minutes après la fin, tout s’écoule on ne sait trop où comme par enchantement !

 

A N’Djaména, la terre est argileuse. En saison sèche et en saison chaude, le sol se rétracte formant par endroits des crevasses parfois très impressionnantes. A l’arrivée des premières pluies, celles-ci se remplissent et font gonfler le sol. Ce n’est donc qu’après quelques pluies que les dégâts causés par la pluie se font réellement sentir. Les maisons les moins solides en pot-o-pot (en terre) s’écroulent comme un château de cartes, les terrains vagues deviennent des lacs et sont traversables uniquement en pirogue, les rues se transforment en piscine municipale et bain de boue, les égouts, s’il y en a, dégagent des bonnes odeurs nauséabondes et les gens sortent leur parka ou grosse doudoune comme s’ils partaient en expédition au pôle Nord.

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